Jacques Darriulat

 

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SPINOZA

Spinoza et la plénitude de ce monde

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SPINOZA

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Présentation du dossier

            On trouvera dans ce dossier un cycle de six conférences sur Spinoza, intitulé « Spinoza et la plénitude de ce monde ». On atteint la première de ces conférences (1- Le Cas Spinoza) en cliquant ICI ou, dans la marge de gauche, sur l'intitulé du cycle, sous le nom SPINOZA. Les cinq autres conférences (2- La critique des superstitions ; 3- « Deus sive Natura » ; 4- « Le désir est l'essence même de l'homme » ; 5- Une société de raison ; 6- « Nous sentons et nous éprouvons que nous sommes éternels ») sont directement accessibles à partir de la première conférence.

Bibliographie

Œuvres
            Il existe deux éditions des œuvres complètes de Spinoza :
            Une édition de poche, établie par Charles Appuhn, en quatre volumes chez Flammarion, collection « GF ». Vol. 1 (1964) : Court traité, Traité de la réforme de l’entendement, Les Principes de la philosophie de Descartes, et les Pensées métaphysiques ; vol. 2 (1965) : Traité théologico-politique ; vol. 3 (1965), Ethique ; vol. 4 (1966) : Traité politique et Lettres.
            On peut lire encore les Œuvres complètes de Spinoza dans la « Bibliothèque de la Pléiade », Gallimard, 1954, traduction, présentation et notes par Roland Caillois, Madeleine Francès et Robert Misrahi (avec des index, et les deux biographies anciennes de Spinoza par Colerus et Lucas).
            Il existe également des éditions partielles des textes de Spinoza, dont certaines doivent être remarquées :
            Pour l’Ethique, l’édition ancienne mais toujours très utile par Charles Appuhn, avec le texte latin, en deux tomes dans la collection « Classiques Garnier », Garnier, 1953 ; ainsi que l'édition de Bernard Pautrat (présentation et traduction « soigneusement amendée », avec le texte latin, suivie des biographies anciennes de Spinoza par Colerus et Lucas, et du très précieux inventaire des ouvrages composant la bibliothèque du philosophe à sa mort, collection « Essais », au Seuil, 2010 [1988].
            Pour le Traité de la réforme de l’entendement, l’excellente édition par Alexandre Koyré, traduction et notes, Vrin, 1984 ; et l’édition solide d’André Lécrivain, en « GF », Flammarion, 2003 (toutes deux avec le texte latin).
            Il existe enfin en « GF », Flammarion, 2010, une excellente édition de la Correspondance, par Maxime Rovere, avec une utile présentation, avec bibliographie, chronologie et index, et de très précieux appendices, dont la Profession de foi chrétienne et universelle de Jarig Jelles.

Textes anciens
Anonyme, L’art de ne croire en rien, suivi de Livre des trois imposteurs, édition établie et préfacée par Raoul Vaneigem, « Petite Bibliothèque », Payot et Rivages, 2002 (un célèbre anonyme qui hante les bibliothèques clandestines du XVIIIe siècle).
Ouvrage collectif, Réfutation des erreurs de Benoît Spinoza, chez François Foppens Bruxelles, 1731. Recueil factice composé de : Colerus (Jean), Vie de Spinoza ; de Boulainvilliers (Henri), Réfutation de Spinoza ; Lamy (François), Extrait du Nouvel Athéisme renversé, ou Réfutation du système de Spinoza ; Fénelon (François de Salignac de la Mothe-Fénelon), Extrait d’une lettre de Monseigneur de Fénelon ; Isaac Orobio de Castro, Certamen Philosophicum adversus Johannes Bredenburg, suivi de Refutatio demonstrationum Johannes Bredenburg et Benedictus de Spinoza. Un volume très précieux pour l’histoire de la réception de la philosophie de Spinoza.
Accessible sur la Toile :
https://numelyo.bm-lyon.fr/f_view/BML:BML_00GOO0100137001100223192/IMG00000002#
Balling (Pierre), La lumière sur le candélabre, ou remarques touchant les thèses principales de l'opuscule qui a pour titre Les Mystères du Royaume de Dieu, et écrit contre Galenus Abrahamsz. et ses partisans, publié par Marc Bedjai en 1983, avec le sous-titre : Fragment d'un enseignement spinoziste et Inedita Spinozana (texte, traduction et commentaire). Dans ce document dactylographié, on trouve le texte hollandais de Het Licht op den Kandelaar, publié en 1662 par l'auteur, alors faussement identifié à William Ames, érudit et théologien anglais qui dût s'exiler en Hollande (il s'agit en vérité de Pierre Balling, ami et correspondant de Spinoza) ; on trouve également la traduction anglaise de l'original hollandais, et la traduction française de ce même texte. Ces traductions sont précédées d'une présentation d'une cinquantaine de pages, communication faite par Marc Bedjai à l'Association des Amis de Spinoza le 2 décembre 1977 : « Les idées de Van Den Enden, de Spinoza et de Pierre Balling entre 1657 et 1662 ». Malgré son imperfection, cette traduction est un document important pour la connaissance des idées qui circulaient dans les mileux collégiants et mennonites fréquentés par Spinoza. Il s'agit surtout d'une critique du langage qui remet en question la foi que l'on doit accorder au Verbe (comme à sa transcription), pourtant considéré par la Réforme comme l'unique incarnation de Dieu dans le monde sensible.
Bayle, PIerre, Dictionnaire historique et critique, préface et notes par Alain Niderst, Editions sociales, 1974, p. 197-214 : article « Spinoza ». Pour le texte complet de cet article, avec notes et additions, on peut utiliser le lien suivant :
http://www.spinozaetnous.org/telechargements/Commentaires/Bayle/Bayle_Spinoza.pdf
Jelles (Jarig), Profession de foi chrétienne et universelle, trad. par Catherine Guesde, « Appendice IV » de l'édition de la Correspondance de Spinoza par Maxime Rovere, « GF », Flammarion, 2010, p. 411-434. Un texte important (ou du moins de substantiels extraits) dont Spinoza avait encouragé la publication, et qui se situe dans le climat de controverses qui fait suite à la publication, en 1670, du Traité théologico-politique. Jésus-Christ, fils de Dieu, y est identifié à la sagesse philosophique engendrée par le travail de la Raison.
Léon l’Hébreu (Juda Abravanel), Dialogues d’Amour, introd. trad. et notes par Tristan Dagron et Saverio Ansaldi, Vrin, 2006 (publiés en 1535, ces trois magnifiques dialogues développent une philosophie de l’amour à l’intersection de la Kabbale, de la philosophie arabe et du commentaire du Banquet de Platon par Marsile Ficin ; Spinoza les a lus et s’en inspire, surtout dans le Court Traité).
Maïmonide (Moïse), Le guide des Egarés, suivi du Traité des huit chapitres, trad. S. Munk, Verdier, 1979 (un grand classique de la philosophie médiévale qui tente au XIIe siècle une réconciliation entre Aristote et la sagesse juive, et avec lequel Spinoza dialogue souvent).
Menasseh ben Israel, L’Espérance d’Israël, introd., trad. et notes par H. Méchoulan et G. Nahon, Vrin, 1979 (il eut Spinoza pour élève à la Synagogue d’Amsterdam, et se trouvait à Londres quand fut prononcé le herem contre l’hérétique).
Meyer (Louis), La Philosophie interprète de l’Ecriture Sainte, trad. J. Lagrée et P.-F. Moreau, éd. Intertextes, Paris, 1988 (par l’ami de Spinoza, une lecture qui se veut rigoureusement cartésienne de la Bible ; avec une substantielle introduction et de riches annexes).
Servaas van Rooijen (A. J.), Inventaire des livres formant la bibliothèque de Bénédict Spinoza, La Haye-Paris, 1888 ; reproduit à la fin de l’édition de l’Ethique, présenté et traduit par Bernard Pautrat, Seuil, « Points », 2010 [1988], p. 647-714 (la liste complète des ouvrages trouvés dans sa bibliothèque à la mort de Spinoza ; un document très instructif sur les sources le plus souvent tacites du philosophe).
Stuppa (Jean Baptiste) [l’ouvrage est publié sans nom d’auteur ; autres orthographes : Stouppe, ou Giovanni Battista Stopa], La Religion des Hollandais, représentée en plusieurs lettres par un Officier de l’Armée du Roy, à un Pasteur et Professeur en Théologie de Berne, à Paris, chez François Clousier, 1673 (sur les multiples sectes religieuses qui prolifèrent dans la Hollande du XVIIe siècle, par un observateur contemporain au regard plutôt acéré ; deux longues évocations de Spinoza).
Tschirnhaus (Ehrenfield Walter von), Médecine de l'esprit ou préceptes généraux de l'art de découvrir, introd., trad. et notes par J.-P. Wurtz, publié avec le concours du CNRS, éditions Ophrys, 1980 (la très belle méditation d'un honnête homme – ami de Spinoza et inspiré par sa philosophie – qui a consacré sa vie à la recherche de la vérité, source pour lui d'un inépuisable contentement ; très remarquable appareil critique).

 

Travaux
Alain (Emile Chartier), Spinoza, Gallimard, « Tel », 1986 [1900] (en une petite centaine de pages, Alain nous donne, avec simplicité et limpidité, la quintessence de la pensée de Spinoza ; le paradoxe – hautement spinoziste – de cette performance consiste en ce que ce texte destiné à servir d’initiation pour les étudiants ne peut être bien compris que par un lecteur qui connaît déjà la pensée de Spinoza…).
Alquié (Ferdinand), Le rationalisme de Spinoza, PUF, « Epiméthée », 1998 (lecture d’un cartésien qui éprouve quelques difficultés à communier avec la pensée de Spinoza).
Anonyme, Spinoza, troisième centenaire de la mort du philosophe, Institut Néerlandais, 121 rue de Lille, Paris, 75007, mai-juin 1977 (un très précieux et très riche catalogue d’exposition).
Balibar (Etienne), Spinoza et la politique, PUF, « Philosophie », 1985 (une courte mais excellente introduction à la question du politique chez Spinoza)
Deleuze (Gilles), Spinoza et le problème de l’expression, Minuit, 1968 (tous les textes de Deleuze sont passionnants, mais celui-ci, qui traite surtout des livres I et II de l’Ethique – à l’exception des deux derniers chapitres : « Vers le troisième genre » et « Béatitude », et de la conclusion : « La théorie de l’expression chez Leibniz et Spinoza » – n’est certainement pas le plus incisif et ne saurait constituer une introduction à la lecture du philosophe).
Deleuze (Gilles), Spinoza. Philosophie pratique, Minuit, 2003 [1981] (un recueil de textes contemporains des leçons sur Spinoza que Deleuze dispensait à l’Université de Vincennes-Saint-Denis pendant l’année universitaire 1980-81).
Friedmann (Georges), Leibniz et Spinoza, Gallimard, 1946 (une comparaison ancienne, mais toujours remarquable, des deux philosophies par un auteur qui prend nettement le parti de Spinoza ; une édition revue et augmentée, en 1962, avec un avant-propos qui actualise les thèses de l’auteur).
Gueroult (Martial), Spinoza, I- Dieu (Ethique I), 1968, et Spinoza, II- L’âme (Ethique II), 1974, chez Aubier-Montaigne (par un très grand historien de la philosophie, une lecture de l’Ethique surtout passionnante par son échec – le commentaire demeure inachevé – qui montre à mes yeux l’impossibilité d’appliquer à Spinoza les présupposés d’une lecture purement structurale).
Guillemeau (Evelyne) et Ramond (Charles), « Conception de l’expérience et méthodologie expérimentale selon Boyle et Spinoza », in Dennehy (Myriam) et Ramond (Charles), (sous la direction de), La philosophie naturelle de Robert Boyle, Paris, Vrin, 2009, p. 295-310 (pour la lecture de la correspondance Boyle-Spinoza).
Israel
(Jonathan I.), Les Lumières radicales. La philosophie de Spinoza et la naissance de la modernité (1650-1750), éditions Amsterdam, Paris, 2005 [2001] (un ouvrage passionnant, qui se lit comme un roman policier, selon lequel Spinoza se trouve à l’origine d’une contestation radicale qui va irriguer souterrainement les Lumières du XVIIIe siècle, jusqu’à l’explosion de la révolution française ; contestable peut-être, mais d’une érudition puissante et dynamique, qui conduit son enquête dans l'Europe entière, et ne se limite pas au seul domaine français, comme le fait l'ouvrage de Vernière).
Kolakowski (Leszek), Chrétiens sans Eglise. La conscience religieuse et le lien confessionnel au XVIIe siècle, trad. Anna Posner, Gallimard, 1969 [1965] (une remarquable synthèse, de lecture aisée, de la « Seconde Réforme », soit l'éclatement en sectes multiples – en Hollande principalement, où l'on tolérait plus qu'ailleurs la diversité des confessions – de la première Réformation instituée un siècle plus tôt par Luther et Calvin).
Macherey (Pierre), « Spinoza lecteur et critique de Boyle », Revue du Nord, t. LXXVII, octobre-décembre 1995, La communication entre savants dans l'Europe du Nord-Ouest de 1660 à 1740, p. 733-774 (un article précis et attentif aux textes, qui éclaire la correspondance entre Spinoza et Boyle).
Macherey (Pierre), « Ethique : les propositions 70 et 71 », Revue de Métaphysique et de Morale, 99e Année, No. 4, Spinoza : la quatrième partie de l'Ethique (octobre-décembre 1994), p. 459-474 (un bel article sur l’amitié selon Spinoza, ses richesses et ses limites).
Macherey (Pierre), Introduction à l’Ethique de Spinoza, aux Presses Universitaires de France : La première partie : La nature des choses (1998) ; La deuxième partie : La réalité mentale (1997) ; La troisième partie : La vie affective (1998) ; La quatrième partie : La condition humaine (1997) ; La cinquième partie : Les voies de la libération (1994). Un commentaire précis et méthodique du maître-ouvrage de Spinoza. On le consulte toujours avec profit. Cependant, le paradoxe de la connaissance du troisième genre – qui est la connaissance véritable – énonce qu’il faut avoir compris le tout avant de comprendre la partie. Le pas-à-pas de Pierre Macherey, proposition par proposition, n’apporte de véritables éclaircissements qu’à ceux qui ont déjà rencontré, et aimé, l’Ethique de Spinoza.
Matheron (Alexandre), Individu et communauté chez Spinoza, Minuit, 1969 (sur le bon usage des passions selon les impératifs propres de la communauté politique et selon les régimes, sans esquiver la question de la démocratie rendue problématique par l’inachèvement du Traité politique. Une lecture résolument structurale, qui conduit à de curieuses homothéties, par exemple celle que l'auteur croit pouvoir établir entre la structure de l'Etat et celle de l’arbre séphirotique…).
Matheron (Alexandre), Le Christ et le Salut des ignorants chez Spinoza, Aubier, 1971 (Existe-t-il une autre voie pour le salut que celle de la philosophie, et ceux qui ne sont pas allés jusqu’au livre V de l’Ethique sont-ils voués à jamais au désespoir ? Etrange question, dont la pertinence chez Spinoza ne me paraît pas évidente, et qui reçoit ici une étrange réponse : d’autres vies nous donneront d’autres chances, et nous connaîtrons la béatitude quand la situation qui sera la nôtre sera favorable à notre accomplissement).
Méchoulan (Henry), Etre juif à Amsterdam au temps de Spinoza, Albin Michel, 1991. Le titre de cet ouvrage en définit à la fois l'ambition et la limite ; on ne peut toutefois passer sous silence le délirant chapitre intitulé « L'affaire Spinoza » (p. 137-157), dans lequel il est montré que le TTP ne se propose nullement de soumettre la lecture de la Bible à la méthode historico-critique, mais serait plutôt « l'insidieux et perfide » (147) pamphlet d'un « impie » (138), un « obstiné jeune homme » (140) qui cherche uniquement à établir « l'imbécillité et la puérilité naturelle des juifs » (147), selon Spinoza des « êtres bornés, stupides et méchants » (149) qui se réjouissent « de façon solitaire et jalouse », et manifestent « un caractère envieux et méchant » (150), toutes thèses établies par « la laborieuse et vaine démonstration du philosophe qui, dans certains passages du TTP, oublie la sérénité et privilégie inconsciemment la passion » (154-155) ! Il est réconfortant de constater combien le TTP n'a rien perdu de sa vigueur salutaire et sait toujours troubler le conformisme des esprits sectaires.
Meinsma (Kœnraad Œge), Spinoza et son cercle. Etude critique historique sur les hétérodoxes hollandais, préface de Henri Gouhier, trad. du néerlandais par S. Roosenburg, appendices latins et allemands par J.-P. Osier, Vrin, Paris, 2006 [1896] (La première biographie de Spinoza vraiment documentée, publiée dans les dernières années du XIXe siècle. Cette édition comporte un appareil critique très précieux, qui tient compte des avancées de la recherche la plus récente).
Moreau (Pierre-François), Spinoza. L’expérience et l’éternité, PUF, « Epiméthée », 1994 (une lecture approfondie – un doctorat d’Etat est à l’origine de cet ouvrage – de la philosophie de Spinoza selon le thème, fondamental selon l’auteur, de l’expérience, et de sa forme la plus haute : l’expérience de l’éternité).
Moreau (Pierre-François), Spinoza, Seuil, « Ecrivains de toujours », 1975 (une présentation romantique de Spinoza dans la figure de l’exclu et de l’éternel rebelle).
Nadler (Steven), Spinoza, une vie, trad. par J.-F. Séné, Bayard, 2003 (la plus récente biographie de Spinoza, richement documentée et toujours soucieuse du contexte historique et politique).
Osier (Jean-Pierre), D’Uriel da Costa à Spinoza, Berg International, « L’Autre Rive », 1983 (un dossier très documenté sur le herem que lança la communauté juive d’Amsterdam contre Uriel da Costa en 1623 – soit trente-deux ans avant que ne soit prononcé le herem qui frappa Spinoza – acculant ainsi le banni au désespoir puis au suicide).
Pautrat (Bernard), Ethica sexualis. Spinoza et l’Amour, Paris, Payot & Rivages, 2011 (une lecture qui se limite au seul texte de l'Ethique, précise, parfois laborieuse, mais qui met la lumière sur une question souvent refoulée : la fonction et la valeur de la sexualité dans la philosophie de Spinoza).
Popkin (Richard H.), Histoire du Scepticisme d’Erasme à Spinoza, PUF, « Léviathan », 1995 [1979] (un grand classique).
Révah (Israël Salvador) (1917-1973), « Spinoza et les hérétiques de la communauté judéo-portugaise d’Amsterdam », Revue de l’histoire des religions, vol. 154, n° 2, 1958, p. 173-178. Un article d’une grande richesse sur les diverses hérésies, sources de dissensions, qui eurent lieu au sein de la communauté juive d’Amsterdam au XVIIe siècle, plus particulièrement sur l’Apologie perdue dans laquelle Spinoza justifiait son abandon du judaïsme et sur l’influence de Juan de Prado sur le jeune Spinoza. Les études de I. S. Révah, d’une puissante érudition, sont d’une grande importance à qui veut connaître le milieu intellectuel dans lequel naquit et se forma la pensée de Spinoza. Elles ont été rassemblées dans un volume précieux : I. S. Révah, Des marranes à Spinoza, textes réunis par Henri Méchoulan, Pierre-François Moreau et Carsten Lorenz Wilke, Vrin, 1995.
Rivaud (Albert), « La physique de Spinoza », Chronicon Spinozanum, tome IV, publié par les soins de la Société Spinoza, La Haye, 1924/1925/1926, p. 24-57 (précis et précieux).
Vernière (Paul), Spinoza et la pensée française avant la Révolution, PUF, « Philosophie d’aujourd’hui », 1954 (une somme remarquable, non sur Spinoza lui-même, mais plutôt sur sa « légende », de la mort du philosophe jusqu’au seuil de la révolution. Cet ouvrage, à l'inverse de celui de Jonathan Israel, limite son enquête à la France).
Wolfson (Harry Austryn), La Philosophie de Spinoza, Gallimard, 1999 [1934] (un ouvrage savant dont la méthode est déconcertante : l’auteur décompose la pensée de Spinoza comme s’il s’agissait d’un puzzle dont on pouvait dissocier les pièces, et montre comment chacune de ses thèses est en vérité empruntée aux philosophes médiévaux, juifs et arabes tout particulièrement. Il est vrai que ce transfert ne peut être opéré qu’au prix d’un appauvrissement considérable de la pensée du philosophe).
Zac (Sylvain), Spinoza en Allemagne. Mendelssohn, Lessing et Jacobi, Klincksieck, 1989 (une analyse de la querelle du Panthéisme qui va enflammer les cercles intellectuels des Lumières allemandes, et contraindre Kant à prendre parti dans son célèbre essai : Comment s’orienter dans la pensée ?).
Zac (Sylvain), Spinoza et l’interprétation de l’Ecriture, PUF, 1965 (riche et utile).
Zac (Sylvain), L’Idée de vie dans la philosophie de Spinoza, PUF, 1963 (un très beau livre, qui fait – de façon peut-être excessive – de la notion de vie le thème central de la philosophie spinoziste ; à mes yeux, la meilleure introduction à la pensée de Spinoza).