Jacques Darriulat

 

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Introduction à la philosophie esthétique


     

 

 

 

ARISTOTE

AUGUSTIN

BALZAC

BAUDELAIRE

1- La Beauté des Modernes

I- La crise de la modernité

II- Du Spleen aux Correspondances

III- La Beauté et le Mal

IV- La Poétique de l'enfance

2- Le Peintre de la vie moderne (commentaire)

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Mis en ligne le 29 octobre 2007

 

Baudelaire

La Beauté des Modernes

Ce cours a été rédigé pour des étudiants de troisième année (Paris 4), en 2004.

 

Bibliographie

 

            L'œuvre complète de Baudelaire est publiée dans la Pléiade, d'abord en un volume, puis en deux avec des notes plus fournies, dues d'abord à Yves Le Dantec, puis à Claude Pichois. La correspondance peut également être lue en deux volumes dans la même collection, mais il existe un choix précieux par Claude Pichois et Jérôme Thélot en Folio classique. En outre les traductions par Baudelaire des textes d'Edgar Poe et surtout les textes rédigés sur le poète américain sont rassemblés dans un autre volume de la Pléiade : Edgar Allan Poe, Œuvres en prose, éd. par Y.-G. Le Dantec, recueil qui appartient tout autant, sinon plus, à Baudelaire qu'à Poe.

            Initiations
            Sur Baudelaire, on pourra lire le petit Baudelaire par lui-même de Pascal Pia (Seuil), qui est une présentation des textes essentiels plutôt qu'une véritable étude ; et l'excellent « Que sais-je? » de Dominique Rincé, Baudelaire et la modernité poétique.

            Textes d’auteurs
            Le court mais indispensable essai que Walter Benjamin a consacré à Baudelaire, « Sur quelques thèmes baudelairiens » (Œuvres III, Folio essais, 2000, chap. 10, p. 329-390) qui est, bien qu'un peu confus, d'une très grande richesse ; on lira également avec beaucoup d'intérêt les notes accumulées sur Baudelaire par le même Walter Benjamin pour un ouvrage resté inachevé sur Paris au XIXe siècle, et qui devait s'intituler Passages (Walter Benjamin, Paris, capitale du XIXe siècle, Cerf, 1989, p. 247-404). Paul Valéry, « Situation de Baudelaire », in Œuvres, I, Pléiade, p ; 598-613 : portrait de Baudelaire en classique, c'est-à-dire surtout en anti-romantique. L'essai célèbre mais décevant de Jean-Paul Sartre, Baudelaire (Folio essais), qui nous explique laborieusement que Baudelaire est un faible qui a toujours esquivé la responsabilité de sa liberté, jugement moral et finalement assez bourgeois qui ne nous éclaire guère sur la grandeur de sa poésie. Un essai de Maurice Blanchot, « L’Echec de Baudelaire », in La Part du feu, Gallimard, 1972 [1949], p. 133-151, tente de réhabiliter le poète contre le verdict sartrien de « mauvaise foi », mais la démarche, qui tend à sanctifier l’inauthenticité supposée de la vie de Baudelaire par la grandeur sublime de sa mort, à la façon du martyre qui seul aurait pouvoir de conférer la sainteté, n’est guère convaincante. La passionnante recherche de Michel Butor, Histoire extraordinaire, essai sur un rêve de Baudelaire (Folio essais), qui commente et interprète un rêve extraordinaire rapporté par Baudelaire dans une lettre du 13 mars 1856. On notera encore Yves Bonnefoy, Baudelaire : la tentation de l'oubli, Bibliothèque nationale de France, 2000 : deux conférences prononcées à la BNF sur les deux poèmes « Je n'ai pas oublié, voisine de la ville... » et « La servante au grand cœur dont vous étiez jalouse », une belle méditation sur la poétique baudelairienne centrée sur la nostalgie de l'enfance et la culpabilité secrète qui en est issue. Claude Pichois et Claude Avice, Baudelaire Paris sans fin, préface d’Yves Bonnefoy, Paris-bibliothèques, 2004 (magnifique préface de Bonnefoy, « Paris en poésie », p. 13-24, sur la poétique de la ville ; pour le reste, anecdotique). Yves Bonnefoy, « Baudelaire contre Rubens », dans La Vérité de parole et autres essais, « Folio-Essais », Gallimard, 1995 : d’abord paru dans Le Nuage rouge ; cette méditation lyrique et très personnelle prend pour fondement la contradiction de l’éloge de Rubens fait par Baudelaire dans le premier quatrain des Phares, et les remarques violemment hostiles, presque des insultes, que s’attire le même peintre en Belgique.

            Travaux critiques
            Claude Pichois, Baudelaire, Etudes et témoignages, « Langages », La Baconnière, Neuchâtel, 1967 : il s’agit d’un recueil d’articles rédigés entre 1954 et 1965 (intéressant pour quelques détails érudits et signifiants, mais tout de même anecdotique). Paul Arnold, Esotérisme de Baudelaire, Vrin, 1972 (un ouvrage fort confus, sinon franchement délirant, qui développe obsessionnellement une seule idée : le Pimandre, le texte hermétique fabuleusement attribué à Hermès Trismégiste, serait la clé de la théologie occulte des FdM). Le stimulant mais parfois confus, du fait de son objet même, Baudelaire et Freud de Léo Bersani (Seuil, 1977). On lira surtout la très belle étude de Jean Starobinski, La mélancolie au miroir. Trois lectures de Baudelaire, en fait trois leçons sur Baudelaire prononcées au Collège de France et publiées chez Julliard en 1989. Dans Etudes sur le temps humain, I, Georges Poulet a consacré une belle étude au temps chez Baudelaire, temps éternisé de la jouissance, temps dilaté du spleen (« Baudelaire », UGE, Plon, 1972, p. 364-385). Encore un très bel essai de Jean-Pierre Richard, « Profondeur de Baudelaire » dans Poésie et profondeur, Seuil, 1955, p. 91-162 (sur la poésie des correspondances et le secret inépuisable qui l’engendre). Roman Jakobson, « Une microscopie du dernier Spleen dans les Fleurs du Mal », Questions de Poétique, Seuil, 1973, p. 420-435 : une analyse du poème Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle, analyse « grammatico-poétique », d’un formalisme structural peut-être un peu daté, et d’une méticulosité en effet « microscopique ». Pierre Brunel, Baudelaire et le « puits des magies » ; six essais sur Baudelaire et la poésie moderne, « Les Essais », José Corti, 2003 (intelligent et superficiel ; il n’y a pas grand-chose à en tirer). Un numéro spécial du Magazine littéraire a été consacré à Baudelaire en mars 2003 : articles de Jérôme Thélot (« La poésie, la faim »), de Pierre Brunel (« Emotions musicales »), d’Antoine Compagnon (« Baudelaire antimoderne »), et d’autres articles sur le procès des Fleurs du mal, le Paris de Baudelaire, le spleen, Baudelaire et Delacroix, Baudelaire et de Maistre, etc., ainsi qu’une chronologie étoffée et une bibliographie. Patrick Labarthe, Baudelaire et la tradition de l’allégorie, Genève, Droz, 1999 : remarquable et très riche sur l’influence de Chateaubriand et Gautier sur le poète, mais rien de bien neuf sur le thème des correspondances ; de nombreuses références stimulantes, mais la synthèse reste problématique. Jérôme Thélot, Baudelaire, violence et poésie, Paris, Gallimard, 1993 (série de commentaires à la fois très minutieux et très discutables tant ils semblent souvent arbitraires ; psychanalyse sauvage ; toutefois un commentaire qui n’est pas sans intérêt du curieux texte Clergeon aux enfers, et des remarques intéressantes sur les relations de Baudelaire avec Nadar ; un riche chapitre sur la lettre et le poème que le jeune Baudelaire adresse à Sainte-Beuve ; mais, en règle générale, beaucoup de confusion, de dramatisation et d’emphase).

 

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